AVANT TRAVAUX

UNE HISTOIRE D’EAU DE LA FONTAINE SOUTERRAINE !

 

La réfection et la mise en valeur de la source du « jardin public » ont donné lieu à beaucoup de félicitations justifiées et de questions sur l’origine de cette source.

Écrits de “Henriette Chappert ” et  “Jacques Garrigues”

Pendant des siècles les habitants de Puisserguier s’étaient contentés de l’eau de leur puits.

– Il est possible de considérer que, dans les années 1100, le Castrum de Podio Sérigorio occupait approximativement le territoire actuellement délimité à l’intérieur de la rue Vauban, de la rue du Château, de la rue Parmentier et de la rue Lapeyronie.

A cette époque, la population disposait certainement du puits du château, situé à l’intérieur de la cour et évidemment des eaux du Lirou et du ruisseau des Fontanelles.

Ce n’est que plus tard, mais à une époque indéterminée (peut être comprise entre 1200 et 1400) qu’apparaîtront les puits situés l’un a l’angle de la rue Vauban et de la rue Parmentier (l’Aboual), l’autre à l’angle des rues Parmentier et Lapeyronie et le puits de la Font, place de la république.

Restent toujours présentes les eaux du Lirou et du ruisseau de la Fontanelle.

Ce ruisseau provenait d’une source située près de l’actuelle route de Cazedarnes.

Arrivé à l’angle de la rue des Arts il se divisait en deux branches, l’une servant à l’arrosage des jardins (horts ou ferratjais), l’autre branche s’évacuait dans le fossé en bordure des remparts, jusqu’au café des Arts et allait ensuite former le ruisseau de la Prade dit “de savignol”_ Vers 1680 captées de façon rudimentaire, les eaux de la source St. Paul (source jardin public) sont amenées par gravité au Portail de la Font ».

Il n’existait qu’une seule fontaine, celle du cimetière vieux (actuel jardin public), qui se trouvait à 600 mètres en dehors de l’enceinte. Cet unique point d’eau était alimenté par une source située quelques 400 mètres plus haut, sur le chemin de Cazouls.

– Rue de la remise. Ensuite déplacée rue de Metz.

« Environ vers 1720 la source St. Paul est mieux aménagée par le creusement d’un réservoir de petite contenance et l’installation d’une pompe à balancier (tombo-lébo) »

La fontaine fut légèrement déplacée lorsqu’on modifia le tracé de la route nationale 112 et il semble que ce déplacement lui aurait été fatal car à partir de ce moment son débit commença à décroître.

Elle était autrefois tellement abondante qu’elle fournissait assez d’eau pour arroser un jardin situé en bas de la route et appartenant au Marquis de Bermond.

« 1839 – 1840 Le conseil municipal décide d’installer un puits avec pompe (a carélo) et abreuvoir en bas de la promenade et au portail neuf

Son fonctionnement donnait toujours lieu à des déboires.

L’abreuvoir de la porte de la Fontaine, était alimenté par les Fontanelles, par une canalisation découverte et soigneusement entretenue.

Les Fontanelles donnant des signes de faiblesse, on fit creuser, au voisinage de l’abreuvoir, un puits profond de 38 mètres, destiné à le remplir et à donner un supplément d’eau pour la boisson.

En 1877, à la suite de divers arrangements, on parvint à rendre à la fontaine Saint Paul une partie de son ancien débit.

En 1878, ses eaux furent amenées à deux ou trois bornes fontaines, situées dans la partie nord-est du village, notamment la fontaine voisine de la maison Cadilhac (à côté de la Marianne) et celle du plan de l’Hôpital.

_« 1878 – Le Conseil Municipal décide de procéder à la distribution des eaux de la source St. Paul parla pose de 5 fontaines publiques :

  • Place de la république, immeuble Cadilhac
  • Cour des écoles
  • Plo de l’hospice, derrière le café des arts
  • Haut de la promenade, immeuble Vilasalo

Ces travaux ont été effectués par M. Caumette, Entrepreneur pour la somme de 29.271 francs 1879 – Le 5 Novembre, le Maire rappelle au Conseil Municipal qu’il avait été antérieurement envisagé une alimentation du village par les eaux de la Douze, en participation avec la Commune de Creissan. Le Maire présente à ce sujet un mémoire d’honoraires pour travaux d’étude fait par M. Duponchel, ingénieur des Ponts et Chaussées, mémoire s’élevant à 1 200 francs.

Le Conseil Municipal estime que ce projet arrive trop tard et que l’alimentation en eau du village est actuellement suffisante ».

On avait pensé conduire à Puisserguier les eaux de Fichous, captées au-dessus des trois gourgues que nous connaissons. On fit faire par un ingénieur de Béziers tout un travail de nivellement. Le projet paraissait réalisable, mais il fut abandonné, étant trop dispendieux.

Plus tari on pensa à creuser un puits artésien sur la place. Le projet tomba, comme le précédent.

Enfin en 1882, on reprit une idée qui avait été déjà plusieurs fois agitée quelques années auparavant, celle de l’utilisation des eaux de la Douze. _« 1884 – Par Arrêté Préfectoral est ordonnée une enquête au sujet du projet concernant la captation des eaux de la Douze. M Cavaillé, Maire de Nissan est nommé commissaire enquêteur.

1884 – le 12 Novembre, le Maire informe le Conseil Municipal que les analyses des eaux de la Douze faites par le Comité d’Hygiène de Paris révèlent que ces eaux sont impropres à la consommation.

Le Maire et le Conseil Municipal s’étonnent de cette conclusion, car une analyse faite antérieurement déclarait ces eaux potables. Le Conseil Municipal demande une 3ème analyse faite contradictoirement.

 1892 – Après des années de palabres, de projets revus puis abandonnés, du refus de participation de la Commune de Creissan, la question de l’eau de la Douze revient à l’ordre du jour du Conseil Municipal qui délibère et sous l’impulsion de M. Guilhaumon Maire, reprend le projet de captation et de distribution des eaux de la Douze. Le Conseil Municipal prévoit le financement et après de multiples démarches et tractations, la Commune obtient le Décret d’utilité publique du 4.10.1893. »

Lorsque les travaux furent décidés, ils furent confiés à un ingénieur des Ponts et Chaussées de Béziers. Ce ne fut qu’en 1893 que fut voté et accepté par la Préfecture, le crédit de 90.000 francs nécessaire à la réalisation des travaux qui commencèrent aussitôt.

« 1894 – M. Foulquier demande la pose de bouches d’arrosage au-devant des habitations et des caves.

Publication concernant le règlement applicable à la distribution de l’eau aux habitants, fixant les conditions d’installation des compteurs et des usages autorisés ou interdits de l’eau.

1895 – Juillet. En ce mois eut lieu la fête qui marque la réalisation définitive de ces importants travaux d’adduction d’eau.

Inauguration officielle en présence du Préfet, du sous-préfet, du Maire et du Conseil Municipal, des Ingénieurs et Entrepreneurs et de la musique du 17eme R.I. »

Un ancien voulut placer le château d’eau au Château, mais les propriétaires des terrains à acquérir émirent de telles exigences qu’il fallut renoncer à ce projet.

On se décida à utiliser le terrain communal de l’ancien cimetière. Le travail fut terminé en 1895. L’alimentation en eau du village était désormais assurée mais il y avait encore bien à faire avant de pouvoir la mettre au-dessus de toute critique.

 

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